25 octobre 2011

DE LA VIGNE AVANT LE VIN ...

En attendant d'en avoir fini avec une période un peu délicate, je vous laisse avec quelques photos prises au hasard de mes promenades dans les vignobles de ma région ...








































































15 octobre 2011

OAKLAND, MON SANG, MA PASSION !

  • Bienvenue à Oakland - Éric Miles Williamson - Fayard Éditions


"Rien ne me rend plus heureux que de vivre dans un trou, et je dois dire que j'ai vécu dans des sacrés trous de merde. J'ai vécu dans des cabanons de jardin qui puaient l'engrais et la tondeuse à essence, dans des entrepôts de matériaux de construction où j'inhalais des gaz d'échappement à longueur de nuit, dans des box soi-disant aménagés mais qui en fait ne l'étaient pas, avec sol en béton et établis branlants contre les murs, dans des relents de pisse de chat et d'opossums crevés. Ou alors, quand je trouvais à me garer sans avoir à me soucier des flics, des voisins, des commerçants et des veilleurs de nuit, je pionçais à l'arrière de mon break. Mais là, franchement, je suis le plus heureux des hommes".

Dès les première lignes de "Bienvenue à Oakland" Eric Miles Williamson donne le ton de son roman. Il sera noir, pessimiste, grave, sérieux, glauque, véhément, violent, âpre, cynique, obscène, sans concession pour rien ni pour personne, à commencer par celui qui parle. T-Bird Murphy. Sans-abri parce que trop pauvre pour se payer la caution d'un appartement, mais pas clochard parce que survivant, végétant, stagnant grâce à de petits boulots sur les chantiers, dans les décharges municipales ou dans des stations services. Fils supposé de prolétaire irlandais, élevé à la va comme je te pousse dans les ghettos noirs et mexicains d'Oakland face à San Francisco par une bande de Hell's Angels, entre un père se tuant à la tâche pour pas grand chose en poche et une mère plus chaude que les braises d'un volcan en éruption, T-Bird Murphy a cru pouvoir s'extraire de son milieu d'origine. Il a voulu passer de l'autre côté de la barrière. Vivre là où l'herbe est plus verte, où les maisons sont pimpantes, où les voisins sont cordiaux, où les femmes sont belles et pas vulgaires, qu'elles ne tapinent pas contre une dose de came ou pour un casse-croute, où les voitures sont propres et bien entretenues. Vivre normalement. Comme les nantis, les Happy Few, les Happy People de San Francisco. Se dire un instant qu'entre lui et eux, les barrières étaient tombées, les verrous avaient sauté. Désespoir. Désillusion.
"Ils me foutaient la gerbe, parce que leur monde était à une telle distance du mien, tellement barré dans les étoiles, que c'est tout juste si j'avais droit, de temps à autre, à une petite culotte en soie en dentelle qui ne sortait pas du centre commercial du coin. Mais je voulais une adresse, un numéro de téléphone, une vie normale et sans surprise. Je voulais une télévision que je pourrais regarder tous les soirs de la semaine, un lit et des rideaux. Je voulais être heureux, aussi heureux qu'eux. Aussi heureux qu'eux".

Entre lui et les autres, le fossé était encore plus grand, encore plus profond, encore plus malodorant, encore plus pestilentiel, encore plus répugnant que ce qu'il avait bien pu imaginer dans ses pires cauchemars. Misère, dénuement et rage. La Sainte et sordide Trinité d'un quart-monde à l'occidentale qui refuse obstinément de dire son nom de crainte de choquer. La triste et amère réalité d'un échec, celui de l'American way of life, le fameux rêve américain que chaque immigré porte en lui, envers et contre tout. L'univers de T-Bird Murphy se réduit au triptyque alcool - déchéance humaine - humiliation sociale. Comme un ascenseur pour l'échafaud. Ou une descente aux enfers ! A Oakland, l'avenir vous tourne le dos, quoi qu'il arrive.
"Quelque part, je sais que l'humanité n'est pas aussi immonde que celle dont j'ai pu faire l'expérience. Je sais que le pus, la gangrène et les marécages ne sont pas la condition naturelle du cœur de l'homme, mais les fruits de la désillusion, que les déchirements cannibales sont la conséquence, non la cause, la réaction désespérée de cœurs dépouillés, dévorés, mais battant toujours. J'ai vu des hommes que je connaissais - et parfois des femmes -, je les ai vus se détruire jusqu'au suicide, se réduire à la laideur sub-humaine d'un Norman à Tokyo - désespérés, ils se chiaient dessus et souillaient tout ce qu'ils touchaient. J'ai vu la noirceur de Duke, à genou chaque fois qu'il était bourré, suppliant le fantôme de sa femme de revenir à la maison coucher à ses côtés, de l'aimer comme elle l'aimait avant de tomber amoureuse d'un Dieu idéal, parfait et moqueur. J'ai vu mon père, Pop, perdre une femme après l'autre, je l'ai vu perdre sa dignité et tuer de rage, à taper sur quelque chose, n'importe quoi, pour tenter de guérir ses cicatrices qui ne se refermeraient jamais, ses plaies cancéreuses de l'espoir déçu. {...} Et cette liste n'en finit pas. Franchement, c'est tellement triste que c'en est presque insupportable".

Bien sûr, même en plein marasme, au fond du trou le plus noir, dans la plus grande
détresse, il y a les amis, les potes de boisson, des soirs de mémorables cuites, Shapiro, Jorgensen, Ed le Juif, Blaise, Louie le barman du Dick - établissement incontournable, lieu des fiestas alcoolisées à s'en rendre malade, à en crever sur pied. Et puis, il y a aussi les autres. Tous ceux qui se mettent sur votre chemin pour vous pourrir la vie, la rendre encore plus détestable, plus infecte, plus infâme. Et quand on met les uns et les autres dans la balance, sûr qu'elle penchera plus souvent du côté du pire. "C'est mieux de détruire que de construire, qu'il disait. Les effets sont permanents et sublimes. Éternels".

A ceux et celles qui souhaiteraient lire "Bienvenue à Oakland" sans vraiment savoir de quoi il retourne, je leur parlerais de Louis-Ferdinand Céline et de Bukowski, avant tout ! Car c'est tout cela à la fois, "Bienvenue à Oakland" d’Éric Miles Williamson. L'univers nihiliste, cynique et désabusé de Céline et de Bukowski !

Dans ce roman, l'espoir est de trop. En fait, il n'y a pas d'espoir. Ou si peu. Et le seul espoir d'échapper à sa condition misérable est de mourir vite. Et peu importe la manière. Si possible, sans trop de souffrance et de violence. Parce que pour vivre à Oakland, face aux lumières de San Francisco, mais côté entrepôts crasseux et
rues sordides, où tout ce qui gêne la vue, dérange la vision édulcorée de la upper middle class américaine, perturbe l'équilibre d'un monde doré sur tranche, est aussitôt relégué là-bas, de l'autre côté de la baie, dans le ghetto. Ici, les Noirs, les Portoricains, les Mexicains, les Blancs peuvent s'entretuer. Personne ne s'en soucie ! T-Bird Murphy a grandi ici, à Oakland. Il a tout vu, tout vécu, tout entendu dans ces rues sales, sinistres, lugubres, dangereuses et menaçantes. Il a surtout connu le pire, la galère, la misère noire et poisseuse, aussi noire que peut l'être le fond du désespoir.

Durant les quatre cents pages de ce roman social, T-Bird Murphy - dans un long monologue - nous plonge dans son existence misérable. Sa mère, avide de sexe et prête à tout pour s'en sortir, passant d'un homme à un autre. Son père - Pop -, à tou le moins celui qui l'a reconnu comme son fils, pauvre bougre s'échinant à la station
Mowhak pour rien, si ce n'est le mépris, le dédain, la morgue des voisins, des clients et des femmes rencontrées. T-Bird Murphy, quant à lui, a tout fait pour subsister, ramasseur de crottes de chiens ou conducteur de benne à ordures. Il a vécu dans la mouise et n'a récolté que des ennuis.

Par la voix de T-Bird Murphy, Éric Miles Williamson nous parle de la lutte des classes stricto sensu. Ici, les pauvres doivent lutter, se battre pour se maintenir à flot, exister, surnager et ne pas sombrer dans les abîmes de la misère. Au pays de L'Oncle Sam, la pauvreté n'a pas la cote et l’État Providence n'est pas de mise. L'auteur nous rappelle que le paupérisme est encore et toujours d'actualité, prégnant dans nos sociétés occidentales et que l'ascenseur social est décidément en panne généralisée.

D'autres blogs en parlent : Polar noir, La ruelle bleue, Pierre Faverolle, un polar, Oreille interne, L'accoudoir, Ys, Claude Le Nocher, Valériane, Plume, Corine, Yan, Jérôme, Polardeuse ... D'autres peut-être ?! Merci de vous faire connaître par un petit mot, que je vous ajoute à la longue liste des lecteurs.

230 - 1 = 229 livres dans la PAL ...



"Bienvenue à Oakland" a été lu dans le cadre des chroniques de la rentrée littéraire 2011. Encore merci aux éditions Fayard et à Abeline Majorel pour cette lecture et découverte surprenante, mais captivante !

6 octobre 2011

PUTAIN, CINQ ANS DEJA !


Déjà cinq ans ! Et dire que j'allais presque oublier l'anniversaire de cet endroit qui tient lieu de blog et me rappelle régulièrement la promesse faite de venir vous lire et partager mes lectures avec vous.

Cinq ans que je me tiens - non pas derrière le comptoir d'un tripot, d'une guinguette ou d'un salon de thé -, mais derrière le clavier de mon ordinateur pour vous parler des livres lus, aimés, adorés, vénérés ou d'auteurs idolâtrés, adulés, parfois même divinisés. Inutile de vous les nommer, vous les connaissez ou soupçonnez les noms et les origines !

Cinq ans que je parcours la blogosphère, souvent en toute discrétion et sans écrire un commentaire, juste pour le plaisir de découvrir les billets de ceux et celles qui - comme moi - aime lire, lire et lire encore et toujours.

Cinq ans que vous me faites partager vos émotions littéraires par vos cris du cœur ou vos coups de gueule.

Cinq ans que vous m'ouvrez l'horizon littéraire sur d'autres lectures que les miennes, que vous me racontez d'autres écrivains, d'autres époques, d'autres mondes qui me sont parfois inconnus et dans lesquels je pénètre avec plaisir et curiosité.

Cinq ans que je suis bien parmi vous ... Alors, je sais que je vais continuer de faire un bout de chemin en votre compagnie. Même si le temps m'est précieux et compté, je ne veux surtout pas arrêter cette grande et belle aventure virtuelle !

1 octobre 2011

QUE LIRA-T-ON EN OCTOBRE ?

C'est une excellente question, ça ! Voyons voir ce que nous proposent les éditions poches en ce mois d'automne ...
  • 10/18
Le cherche-bonheur - Michael Zadoorian

Ella et John Robina, couple de citoyens américains à la retraite, vus pour la dernière fois au volant de leur camping-car le Cherche-bonheur, aux abords de Detroit. Si vous avez des informations, merci de contacter au plus vite leurs enfants au numéro qui suit...Après une longue vie et soixante ans de mariage, la santé chancelante et la mémoire qui flanche, Ella et John savent que leurs jours d'autonomie sont comptés. Si John ne se souvient plus nécessairement si on est mardi ou jeudi, il peut encore conduire. Ella le "kidnappe" donc, avec une seule idée en tête : partir une dernière fois à l'aventure. C'est le début d'un périple extraordinaire...

La saison des mangues introuvables - Daniyal Mueenuddin


A la fin des années soixante-dix, entre Lahore et Islamabad, tandis que décline l'ordre féodal du Pakistan une galerie inoubliable de serviteurs, de chauffeurs, de contremaîtres et de comptables gravite en huit histoires entrelacées autour de K K Harouni, propriétaire terrien, distant et négligent. Saleema a vingt-quatre ans quand elle tombe enceinte d'un vieux domestique qui finit par l'abandonner, avec son petit garçon, dans les rues de Lahore, à la mort de K.K. Harouni... Un jardinier est emprisonné et torturé par la police... La jeunesse dorée d'Islamabad n'est pas en reste avec la vie dissolue de Lily, qui cherche une rédemption dans les bras d'un jeune fermier trop sérieux dans un Pakistan post-colonial en cours d'implosion... A la lecture de ces fictions ciselées sur le Pakistan moderne où le bonheur est rare, le destin inévitable, et où chacun cherche sa place à l'heure où s'épuisent les traditions, on n'est pas sans penser à Tchekhov, voire aux Gens de Dublin de Joyce. Avec le même art du détail et la même passion pour ses personnages, Daniyal Mueenuddin fait une entrée retentissante en littérature. Un recueil aux odeurs de poussière, de luxure et de mangues.


Un amour exclusif - Johanna Adorjan

Vera et István s'aiment passionnément depuis un demi-siècle. Ils ont survécu à la Shoah, au régime communiste, à l'insurrection de Budapest et à l'exil au Danemark. Jusqu'à ce dimanche d'octobre 1991 ou ils décident de mourir, ensemble... Traquant les souvenirs, Johanna Adorján part sur les traces de leur destinée belle et douloureuse. L'histoire d'un amour hors du commun, otage d'un siècle chaotique, retracé avec pudeur et tendresse par la petite-fille de ce couple inoubliable.

Dernier hiver - Ake Edwardson

Un matin de décembre, une patrouille de police est appelée dans un appartement de Vasastan. Elle trouve un homme en état de choc. Sa compagne est allongée dans leur lit, morte. Quelques jours après se produit un meurtre identique : une femme est étouffée dans un bel appartement du même quartier, son ami à ses côtés. Malgré leurs dénégations, les deux hommes sont les principaux suspects. Il s’agit désormais d’obtenir des aveux. Pourtant, un détail dans les deux appartements intrigue une jeune auxiliaire de police, qui ne peut s’empêcher d’y penser. Quelque chose détonne… Le Dernier Hiver est le dixième et dernier épisode des aventures du commissaire Erik Winter et ses collègues de la police de Göteborg, une série policière saluée à travers le monde entier.

L'indésirable - Sarah Waters

Au hasard d'une urgence, Faraday, médecin de campagne, pénètre dans la propriété délabrée qui a jadis hanté ses rêves d'enfant : il y découvre une famille aux abois, loin des fastes de l'avant-guerre. Mrs Ayres, la mère, s'efforce de maintenir les apparences malgré la débâcle pour mieux cacher le chagrin qui la ronge depuis la mort de sa fille aînée. Roderick, le fils, a été grièvement blessé pendant la guerre et tente au prix de sa santé de sauver ce qui peut encore l'être. Caroline, enfin, est une jeune femme étonnante d'indépendance et de force intérieure. Touché par l'isolement qui frappe la famille et le domaine, Faraday passe de plus en plus de temps à Hundreds. Au fil de ses visites, des événements étranges se succèdent : le chien des Ayres, un animal d'ordinaire docile, provoque un grave accident, la chambre de Roderick prend feu en pleine nuit, et bientôt d'étranges graffitis parsèment les murs de la vieille demeure. Se pourrait-il qu'Hundreds Hall abrite quelque autre occupant ? Dans ce roman à tiroirs, Sarah Waters revisite avec le talent qu'on lui connaît les codes des classiques anglais, d'Henry James à Edgar Allan Poe.

  • Livre de Poche
En un monde parfait - Laura Karsischke

Jiselle, la trentaine et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote, veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement inespérée qu'elle accepte aussitôt, abandonnant sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, plus paisible croit-elle, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, leur donnant des allures de pays en guerre. L'existence de Jiselle prend alors un tour dramatique... Ce qui est rare chez Laura Kasischke, c'est ce curieux mélange de maîtrise et d'émotion, d'étrangeté et de simplicité, d'atrocité et de poésie. Douée d’un talent de narration peu commun, Laura Kasischke est une écrivaine capable de déchaîner la terreur et d’en faire surgir la beauté. Olivia de Lamberterie, Elle.

L'intranquille - Gérard Garouste

Je suis le fils d’un salopard qui m’aimait. Mon père était un marchand de meubles qui récupéra les biens des juifs déportés. Mot par mot, il m’a fallu démonter cette grande duperie que fut mon éducation. A vingt-huit ans, j’ai connu une première crise de délire, puis d’autres. Je fais des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l’enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n’ai été qu’une somme de questions. Aujourd’hui, j’ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j’ai compris. G . G. Un livre qui a la puissance d’un roman, traversé par l’antisémitisme, les secrets de famille, l’art, la folie et l’amour. Un autoportrait bouleversant.

La chute du mur - Jean-Marc Gonin / Olivier Guez

Le 6 octobre 1989, quand il reçoit Gorbatchev pour célébrer les 40 ans de la RDA, Erich Honecker contemple avec sérénité l'avenir de son pays. Et pourtant, un mois plus tard, le tourbillon de l'Histoire balaie toutes ses illusions : le Mur de Berlin tombe dans la nuit du 9 au 10 novembre. Pendant ces quelques semaines, dans l'atmosphère électrique de l'automne allemand de 1989, ils sont des dizaines à affronter la Stasi au prix de leur liberté, des dizaines à ébranler, chacun à leur manière, le Mur et la dictature : c'est un pasteur accueillant les contestataires dans son église, c'est Kurt Masur organisant des forums de libre discussion à Leipzig, ce sont les activistes imprimant des tracts la nuit et bravant les Vopos à Leipzig ou à Berlin, ce sont enfin les sbires de la Stasi qui tenteront jusqu'au dernier moment de manipuler l'opposition pour sauver le régime... Reporters expérimentés, Jean-Marc Gonin et Olivier Guez les ont rencontrés au cours de deux années d'enquête et ont fait de ces acteurs anonymes les héros de ce livre, au même titre que les leaders de l'époque. A partir de leurs témoignages et d'un considérable travail d'archive, ils racontent de l'intérieur ces jours qui ont fait basculer le XXe siècle. Un récit digne des meilleurs thrillers.

La panthère - Sophie Des Horts

Jeanne Toussaint voit le jour dans la Flandre des brodeuses, à la fin du XIXe siècle. Dotée d’un goût très sûr et d’une volonté d'acier, elle part à la conquête de Paris, où elle enflamme le cœur de Louis Cartier, qui lui enseigne les pierres précieuses et les alliages mystérieux. De leur amour naissent des bijoux fabuleux : oiseaux de paradis, aigrettes et diadèmes ciselés, mais surtout la mythique panthère... Un style est né, le sien. Dans une traversée du siècle où l'on croise Proust, Cocteau, Hemingway, Scott et Zelda, Coco Chanel, ou encore la duchesse de Windsor, Stéphanie des Horts met en lumière le destin extraordinaire de la géniale Jeanne Toussaint.

Clara Malraux - Dominique Bona

Malraux, ce n'est pas seulement André. C'est aussi Clara : sans elle, sa vie, sa légende auraient sans doute été différentes. Entre eux a existé un lien fait de complicité et de passion. Ils se sont aimés, déchirés, trompés. Ils ont tout connu ensemble, sauf l'ennui. Vivant éperdument et en communion les fêtes des années vingt, à la confluence des débats intellectuels, politiques et artistiques, ils ont trouvé dans les voyages l'exotisme, la révolution chinoise, la drogue qui convenait à leurs tempéraments survoltés. […] Destin magnifique et cruel. Ce livre montre comment une femme moderne, libre, tente d'exister à l'ombre d'un grand homme. Non pas par lui mais avec lui. Et même, sans lui. D. B. La biographie de Dominique Bona se lit comme un roman. Roman de guerre, roman politique, roman d’amour. Bernard Pivot, Le Journal du dimanche. Passionnant et bouleversant de la première à la dernière page.

Love Medicine - Louise Erdrich

De 1934 à nos jours, les destins entrelacés de deux familles indiennes, isolées dans leur réserve du Dakota, à qui les Blancs ont non seulement volé leur terre mais aussi tenté de voler leur âme. Mêlant comédie et tragédie, puisant aux sources d'un univers imaginaire, riche et poétique, qui marque tous ses livres, de Dernier rapport à Little No Horse à Ce qui a dévoré nos cœurs, ce premier roman de Louise Erdrich est présenté ici dans sa version définitive, reprise et augmentée par l'auteur.

  • Folio
La mise à nu des époux Ransome - Allan Benett

Un soir, en rentrant de l'opéra, Mr et Mme Ransome, incarnation d’une bourgeoisie
britannique pétrie de convenances, retrouvent leur appartement cambriolé, ou plutôt vidé. Tout a disparu, jusqu'aux plinthes et au papier toilette. Monsieur cherche les coupables, Madame, d'abord effondrée, se rêve peu à peu une nouvelle vie. Le fragile voile des conventions se déchire. Il va falloir trouver du linge, des meubles et affronter le monde extérieur, ce grand inconnu peuplé d'individus aux manières extravagantes, épicier pakistanais, grossier inspecteur de police, ménagère abrutie de télévision…. Alan Bennet, l’auteur de La reine des lectrices, nous offre une satire réjouissante, égratignant sans vergogne le snobisme d’un couple anglais et ses petits compromis.

L'écriture comme un couteau - Annie Ernaux

"J'importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu'à dix-huit ans, un monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel. J'ai l'impression que l'écriture est ce que je peux faire de mieux, dans mon cas, dans ma situation de transfuge, comme acte politique et comme "don". C'est la première fois qu'Annie Ernaux publie un livre d'entretiens. Avec Frédéric-Yves Jeannet, elle parle de sa venue à l'écriture, de sa manière de travailler, de ses raisons d'écrire. Cette édition est augmentée d'une postface inédite d'Annie Ernaux.


La centrale - Élisabeth Filhol

« Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manœuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à le suivre ».


Une autre mer - Claudio Magris

Il était une fois un philosophe radical, Carlo Michelstaedter, mort en 1910 à vingt-deux ans, au lendemain de l’achèvement de sa thèse,
La persuasion et la rhétorique. Il était une fois un de ses disciples et amis, Enrico Mreule, le héros de ce roman, qui, se voulant fidèle à la pensée de son maître, refusa tout engagement professionnel, politique et familial. De la Patagonie à l’Istrie, de la Grande Guerre au fascisme, il veut vivre au présent, ne pas s’inventer de vains défis, tandis que s’enfuit la vie véritable…


Scènes de vie villageoise - Amoz Oz

Nous voici à Tel-Ilan, un village centenaire fondé par les pionniers bien avant la création de l’État d’Israël. Une petite communauté villageoise y vit entourée de vignes et de vergers, et la vie semble s’écouler paisiblement. Depuis quelque temps pourtant, les gens de la ville envahissent les rues du bourg au moment du Shabbat, et avec eux, la spéculation immobilière et la vulgarité. Mais Pessah Kedem, ancien membre de la Knesset, est un vieillard inquiet pour d’autres raisons. Il n’aime pas le jeune étudiant arabe que sa fille Rachel héberge dans l’annexe au fond de la
cour, et surtout, il est convaincu que quelqu’un creuse sous sa maison la nuit. L’agent immobilier Yossi Sasson, lui, convoite depuis longtemps la maison de Batya Rubin, une des plus vieilles du village, et lorsque la fille de la propriétaire l’invite non seulement à la visiter de fond en comble, mais se montre très affectueuse à son égard, il croit déjà toucher au but. Sauf que…Kobi Ezra lui, cherche à surmonter la timidité de ses dix-sept ans pour séduire la jolie bibliothécaire du village, pendant que Gili Steiner, médecin remarquable et célibataire endurcie, attend en vain l’arrivée de son neveu Gideon, dont elle a pourtant cru trouver le manteau dans le dernier car arrivé de la ville. Quant au maire de la ville, Beni, il ne comprend pas pourquoi sa femme lui a fait remettre une note comprenant seulement ces mots «Ne te fais pas de soucis pour moi»... En huit nouvelles qui se lisent comme un roman, Amos Oz fait surgir une société villageoise imaginaire. Un décor unique et des personnages récurrents lui permettent de tendre un miroir à nos passions, nos doutes, nos misères et nos joies. Son écriture oscillant entre tendresse, mélancolie et âpreté serre de très près la fragilité de nos vies, et sa manière subtile de nous plonger dans une comédie humaine, certes très israélienne mais surtout universelle, confirme une fois de plus son immense et incomparable talent.

Entretiens avec le bourreau - Kazimierz Moczarski

Le bourreau, c'est le général SS Jürgen Stroop...
Condamné à mort en 1947 par le tribunal américain de Dachau pour l'assassinat de pilotes prisonniers de guerre, il fut remis deux mois plus tard aux autorités polonaises pour répondre de la liquidation du ghetto de Varsovie en avril-mai 1943. Quant à Kazimierz Moczarski, résistant de l'Armée de l'Intérieur (A.K.), il a été arrêté en 1945 par les services de sécurité communistes, condamné à mort après un procès truqué et enfermé pendant une partie de sa détention dans la même cellule que Stroop. Perversion ? Torture d'un raffinement suprême ? Toujours est-il que de cette cohabitation contre nature de la victime et du bourreau, Kazimierz Moczarski a tiré un document stupéfiant, tragique mais parfois aussi cocasse, et qui n'intéressera pas que les historiens. Faisant taire sa haine et les souvenirs des combats de la veille, oubliant sa propre condamnation à mort et les tortures auxquelles il était soumis, Kazimierz Moczarski a tenté pendant 225 jours de comprendre les mécanismes qui ont pu conduire un Allemand très ordinaire à prendre part au génocide après s'être hissé jusqu'aux sommets de l'équipe dirigeante du IIIe Reich. Sans autre secours, dans cette extraordinaire enquête, que celui d'une patience à toute épreuve et d'une mémoire prodigieuse forgée par les années de clandestinité. Jürgen Stroop a été pendu à Varsovie le 6 mars 1956.


Moisson rouge - Dashiell Hammet

Le vieil Elihu Willsson règne en maître sur la petite ville minière de Personville dans le Montana depuis qu'il a utilisé les services de la pègre pour réprimer des grèves locales. Mais les truands sont bien décidés à rester et à imposer leur loi. Il fait alors appel à un détective privé peu regardant quant aux méthodes expéditives et illégales pour nettoyer la ville... Traversé par une violence paroxystique, mené sur un mode frénétique, Moisson rouge est le grand roman sur le capitalisme sauvage des années 1920.
  • Points Seuil
La séparation - Dan Franck

Un homme, une femme, l’approche insidieuse d’une rupture. Le narrateur note les petits riens, la tendresse qui s’émousse, le désir de liberté qui s’affirme, les silences plus lourds que le plomb, qui annoncent l’amour défait. Elle est tombée amoureuse d’un autre, mais le vrai coupable s’appelle le temps qui passe, et la séparation devient une issue autant fatale que désirée…

Mensonges sur le divan - Irvin D. Yalom

Psychanalyste reconnu, Ernest Lash est en proie au doute : en se montrant plus
proche de ses patients ne parviendrait-il pas à de meilleurs résultats ? Quand Carol Leftman, brillante et séduisante avocate, entre dans son cabinet, il met en pratique sa nouvelle théorie. Mauvaise pioche : Carol, convaincue que son mari l’a quittée sur les conseils dudit psychanalyste a décidé de le piéger…

La méthode Shopenhauer - Irvin D. Yalom


Quand Julius Hertzfeld, un célèbre psychiatre de San Francisco, apprend qu’il n’a plus que quelques mois à vivre, que fait-il ? Il contacte l’un de ses anciens patients, l’arrogant Philip Slate, accro au sexe, rigide, asocial et manipulateur, le grand échec de sa carrière, devenu depuis psychothérapeute. Au centre de cette relation : Schopenhauer…


Mon patient Sigmund Freud - Tobie Nathan

Sitôt arrivé à Vienne, Jack Bean, étudiant en médecine surdoué, est introduit dans le cercle très fermé de la Société psychanalytique. Il approche le maître, Sigmund Freud, qui se prend d’affection pour lui ; Jack devient son plus proche confident. Amours bigames, jalousies, excès, Freud lui livre tous ses secrets. Jack Bean est mort, mais il a laissé ses carnets intimes à sa descendance…

Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marilyn Monroe - Andrew O'Hagan


Élevé par une sœur de Virginia Woolf, recueilli par la mère de l’actrice Nathalie Wood puis récupéré par Sinatra, Maf échoit finalement à Marilyn Monroe. L’égérie de Hollywood s’entiche très vite de cet espiègle bichon savant, qui cite Keats aussi bien que Freud ! Et dans cette actrice qui, pour être respectée, affecte le sérieux en dépit d’un grand talent comique Maf trouve une femme qui a du chien !

Petite sœur, mon amour - Joyce Carol Oates

Bliss, princesse des glaces qui a remporté tous les prix de patinage, a été assassinée. Pourtant, tout le monde l’aimait. Son frère Skyler, psychotique, un peu jaloux de son succès. Sa mère, prête à tout pour faire de Bliss une star : maquillage outrancier, tenues sexy et produits dopants. Ses fans qui l’adulent jusqu’à l’obsession. Oui, tout le monde aime Bliss, mais trop d’amour peut tuer…


Les brumes du passé - Léonardo Padura

Mario Conde, ancien policier reconverti dans la vente de livres rares, trouve un vieil article sur la « Dame de la Nuit », célèbre chanteuse disparue cinquante ans plus tôt. Qui était cette femme au visage étrangement familier ? À l’heure où son pays connaît la famine, l’enquête de Mario fait resurgir l’époque glorieuse où La Havane éclipsait New York et Paris, où Cuba régnait sur le monde de la nuit…

Les visages - Jesse Kellerman

La plus grande œuvre d’art jamais créée dort dans les cartons d’un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d’exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d’innocents portraits d’enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d’enfants victimes de meurtres irrésolus…